et le pied sur la branche
on ne sait plus
ni pourquoi ni commentl’amour est mort
et tout s’arrête
l’instant du ciel
l’écho du jour
le pont de pierretout s’arrête
s’enlise
et semble vainil reste le cours du temps
l’hiver à genoux
près de la mort
et ce qui glisse sous les mots
et qui ressemble à un poème
J’ai toujours eu beaucoup de mal avec la poésie. Sans doute en raison d’une initiation rigide et trop classique où la versification me semblait étouffer l’émotion. J’ai commencé à remettre en question cette approche en découvrant ce texte de Léo Ferré (autant j’étais rétif à la poésie, autant j’adorais la « bonne » chanson française) :
Les écrivains qui ont recours à leurs doigts pour savoir s’ils ont leur compte de pieds ne sont pas des poètes : ce sont des dactylographes.
Mais le mal était fait : je n’ai pas fait l’effort d’entrer en poésie. Et puis il y a eu le covid, l’annulation de tous les spectacles de théâtre qui étaient à mon agenda. Et puis, les salles ont rouvert ! Le premier spectacle qui eut lieu à Namur, en juin 2021, était un spectacle de poésie. J’étais en manque, je me suis dit, pourquoi pas ? Et je suis tombé sous le charme des mots de Pierre Warrant, récités par Christian Labeau et accompagnés à la guitare par Quentin Dujardin. Une révélation !
Hélas, je manque de persévérance… Et la poésie s’est à nouveau cachée dans un recoin de mon cerveau. Heureusement, il y a le mois belge ! Pour la proposition du jour, j’ai donc rouvert le recueil Le temps de l’arbre et choisi le poème qui ouvre ce billet.
Super !