Et je fais quoi, moi, maintenant ?

Jacqueline Daussain

2009 – Quadratures

106 pages

Lu entre le 20 et le 25 mars 2023

Mon avis

14 nouvelles en une centaine de pages, cela fait environ 7 pages par nouvelle. Ce n’est pas beaucoup pour planter le décor de nouvelles à forte intrigue… Heureusement, ce n’est pas l’objectif de l’auteur. A vrai dire, ce qui nous est proposé ne sont pas des nouvelles à intrigue, mais plutôt des tranches de vie. Et la merveille, c’est que si dans ce cas on ne peut pas parler de nouvelles à chute (celles que je préfère) Jacqueline Daussain réussit à nous surprendre dans les dernières lignes de presque chacune de ces tranches de vie !

Un autre atout de ce recueil, c’est la cohérence qui se dégage de tous ces textes. Trop souvent, les recueils de nouvelles donnent l’impression d’être constitués de textes rassemblés au petit bonheur la chance. Ici, au contraire, on retrouve une même atmosphère et deux thématiques particulièrement traversent chacune des histoires : l’amour et la vieillesse. En vrac et au hasard, il y est question de maladie, de séparation, de SDF, de religion, etc. Impossible d’être plus précis sans tout dévoiler et ainsi déflorer ces histoires. Sur un recueil, il y a bien sûr souvent l’un ou l’autre maillon plus faible (ce qui explique que je n’ai mis « que » quatre étoiles), mais l’ensemble vaut vraiment le détour !

Challenges

Ce billet participe au mois belge 🙂 ! Et donc au challenge Voisins Voisines. Sans oublier bien sûr le Petit Bac 2023, pour la catégorie Moment de la journée.

D’autre avis de blogueurs ou blogueuses

C’est bien dommage : je n’ai trouvé aucun blog parlant de ce recueil. Je dis que c’est dommage, parce qu’il mérite vraiment d’être découvert !

Ailleurs sur la toile

Jérôme Cayla a beaucoup aimé. Dominique Baillon-Lalande est très enthousiaste !

Quatrième

Obligés de négocier un virage dans leur parcours jusque-là routinier, les personnages de ces nouvelles y parviennent avec plus ou moins de bonheur. Les voici devant l’imprévu, l’incertitude mais aussi l’inéluctable, le temps qui passe et, au bout, la mort… Des hommes et des femmes auxquels l’auteur donne une grande humanité à travers leur besoin d’amour, de reconnaissance et leur formidable pulsion de vie.

Incipit

Tu m’as appelé « papa » et j’ai eu peur. Je n’ai pas reconnu ta voix. Je n’ai pas reconnu ton intonation.
À longueur de journée, depuis tant d’années, tu me dis « papa ». Chaque fois, cela m’agace.