Rien de tel, pour se remotiver à écrire en ce début d’année, que les propositions du Goût des Autres !
Cette toile de Marc Chalme me dit quelque chose.
Elle me rappelle une histoire, triviale certes mais une histoire.
Et à vous ?
J’aimerais que cette histoire commençât par « Mais qu’allait-elle faire là-bas ? ».
J’aimerais aussi qu’elle se terminât aussi par « J’en retirai le soulagement espéré… »
Ne cherchez pas dans votre bibliothèque ou sur Internet, ces deux phrases plates mais courantes sont de votre serviteur.
Je me suis permis de modifier légèrement les deux phrases proposées comme contrainte, afin d’avoir un seul narrateur 😉 .
Mais qu’allais-je faire là-bas ? Au fond du jardin ? La question était de pure forme. J’en connaissais la réponse, mais ne voulais pas me l’avouer. La vraie question, que je me posais depuis ce matin concernait ce que j’étais venue faire ici. Je m’étais décidée hier, sur un coup de tête. Je n’avais pas résisté à l’annonce lue sur Facebook à propos d’un stage d’écriture d’une journée dans un endroit idyllique. Je me suis laissée convaincre par la promesse d’un résultat garanti, participation remboursée en cas d’échec.
Quand je suis arrivée ce matin à l’adresse que j’avais reçue par mail en réponse à mon inscription, j’ai d’abord été surprise. La maison était minuscule. Que dis-je, ce n’était même pas une maison, mais une tiny house, dont la superficie, à vue de nez, devait être inférieure à vingt mètres carrés. Il était impossible que nous soyions très nombreux à participer à cet atelier. A peine avais-je sonné, que l’animateur est venu m’ouvrir. Il m’a rapidement expliqué le principe de son atelier, sobrement intitulé Le devoir. Je serais enfermée pendant la journée dans cette maisonnette d’une pièce. Il m’a donné une photo, me demandant simplement de lui écrire un texte d’environ trois mille caractères, inspiré par cette photo. Dès que j’aurais terminé le texte demandé, je n’avais qu’à lui téléphoner et il viendrait me libérer. Si à dix-huit heures je n’avais toujours pas terminé mon texte, l’atelier serait considéré comme un échec et je serais remboursée. Je trouverais de quoi manger et boire dans le frigo. Pas de questions ? Non ? Alors il s’en est allé.
Je dois avouer que la photo qu’il m’avait donnée ne m’inspirait pas du tout. Mais il fallait bien que j’essaie de m’y mettre. J’ai ouvert mon pc portable sur la table de salon et me suis assise en positon du lotus. Rien à faire, l’inspiration ne venait pas. Pour me donner bonne conscience, j’écrivais de temps en temps quelques phrases, qu’une dizaine de minutes plus tard j’effaçais après les avoir relues. J’avais beau regarder par la baie qui ouvrait sur un magnifique jardin arboré, je ne trouvais rien d’intéressant à écrire.
Comme j’avais déjà remarqué que, parfois, le fait de boire un café me débloquait l’imagination, je me suis préparé une tasse de Nescafé, il n’y avait que cela dans l’armoire. Hélas, ce n’eut pas l’effet escompté. Peut-être la dose de caféine était-elle insuffisante ? Je décidai de remplacer la qualité par la quantité. Mais trois tasses plus tard, je n’avais toujours rien gardé du peu que j’avais écrit. Par contre, le café, même en poudre, a sur moi un effet diurétique. Je me suis donc levée pour aller aux toilettes. Que je n’ai jamais trouvées. J’ai eu beau tourner dans la pièce comme un lion en cage, je n’ai pas trouvé ce que je cherchais. Il n’y avait que deux portes : l’une, fermée à clef, qui donnait sur la rue ; l’autre, vitrée, qui ouvrait sur le jardin.
Au bout d’une heure, n’en pouvant plus, je me suis résignée à téléphoner à mon geolier, comme j’avais commencé à le nommer. Hélas, me dit-il, la règle était claire, si je voulais quitter son atelier, je devais lui fournir le devoir demandé. Sinon, il ne me restait qu’à attendre la libération, programmée dans quelques heures. Comprenais-je pourquoi il était certain que son atelier était toujours couronné de succès ?
Je ne comprenais que trop bien l’impasse dans laquelle je me trouvais : d’un côté, il m’était impossible d’attendre dix-huit heures pour être libérée dans tous les sens du terme, de l’autre côté, le besoin urgent qui me taraudait m’empêchait de me concentrer et donc d’écrire quoi que ce soit.
J’ai donc craqué. J’ai ouvert la porte-fenêtre et me suis rendue au fond du jardin. J’ai soulevé ma robe, baissé ma culotte et me suis accroupie.
J’en retirai le soulagement espéré…
Elle n’était donc pas si enfermée que ça 😉
Hélas, si, le jardin était clos de hautes murailles…
Elle avait donc son titre :
« Faire son devoir au fond du jardin est un soulagement »
Ou encore « Son soulagement fut le mien » 😉
Les images amènent parfois les mêmes conclusions.
Bon, elles aurait tout de même pu s’enfuir…
Mais c’est bien amené, pas de doute. 😉
Le Goût et toi avez eu la même envie au moment de la rédaction de votre devoir.
Mais j’ai apparemment eu moins de problèmes pour me soulager 😉 !
Mais va-t-il la libérer après 18h ? Moi à sa place je prendrais les jambes à mon cou 🙂
Peut-être aurons-nous la réponse lundi prochain 😉 ?
Comme le dit Praline, je prendrais la poudre d’escampette et irais peut-être même faire un tour à la gendarmerie…
Moi aussi, j’aurais pris la poudre d’escampette ! hahaha, bravo pour la chute !
Merci 🙂